Corée du Sud
0 124 mins V.O. coréenne Sous-titres : anglais
Selection officielle
Festival international du film de Berlin 2018, Festival international du film de Busan 2018
Le papier peint, c'est moche. C'est une cochonnerie bon marché que vous collez sur n'importe quel mur sans que ça arrange les fissures. Le papier peint ne fait que dissimuler les problèmes. C'est également un mauvais moyen d'affronter le deuil, mais la seule façon, hélas, qu'a trouvé Sungcheol (Choi Moo-Seng) pour tenter d'oublier le sort de son fils mort par noyade en sauvant la vie d'un ami. Entrepreneur, Sungcheol passe ses journées à poser du papier peint. Il a l'impression d'être exilé sur une autre planète; un monde où la gravité est décuplée, où chaque geste semble alourdi. Jour après jour, Sungcheol arrache le vieux papier peint et en pose du neuf, comme s'il recouvrait sa douleur de couches successives. Et pourtant, il s'en sort mieux que son épouse, Misook (Kim Yeo-Jin), qui prétend être bien, mais ne manque jamais de servir à son mari un bol de venin brûlant chaque fois qu'il mentionne leur défunt fils.
Kihyun (Seong Yu-Bin), le garçon qu'a sauvé leur fils, mène lui aussi une existence misérable : il vit seul, sans le sou, ses amis abusent de lui, et il a perdu son emploi parce qu'il n'en avait rien à cirer. Se rattachant désespérément à tout ce qui lui rappelle son fils, Sungcheol prend Kihyun sous son aile et en fait son apprenti. Après quelques pépins, tout semble enfin aller de mieux en mieux pour tout le monde, et il y a une lueur d'espoir à l'horizon. Sans blague! Mais non, allez! C'est un film coréen, après tout; le pire est encore à venir! Trois performances splendidement nuancées portent ce film sur leurs épaules. Le réalisateur Shin s'empare de ce qui pouvait être un insipide mélodrame, et y applique le principe de réalité jusqu'à ce que l'histoire soit transmutée en détails parfaits. Deuil, souffrance, réconciliation. Demain est un autre jour; mais pour cela, il faut arracher ce maudit papier peint et faire face à ce qui se cache en dessous. - Traduction : David Pellerin