États-Unis
2018 140 mins V.O. anglaise
Selection officielle
Compétition Officielle, Festival de Cannes 2018
Silver Lake, Los Angeles. La cité des anges. L’usine à rêves, la ville, où il est excessivement facile de perdre la tête, jusqu’à n’y voir que des étoiles… Prenez par exemple Sam (Andrew Garfield), slacker prototypique, mi-trentenaire sans ambition, au tempérament imprévisible et entretenant un penchant pour le voyeurisme, et une obsession malsaine pour la culture pop… Lorsqu’une mystérieuse voisine (Riley Keough) apparaît dans la mire de ses jumelles, puis disparaît du jour au lendemain sans laisser de trace, ce geek de premier ordre ne peut s’empêcher d’investiguer — possédé, en quelque sorte par l’élan éternel de tous ces détectives ayant foulé le bitume brûlant de Los Angeles avant lui. Mais n’est pas Bogart qui veut. Les méthodes de Sam sont peu orthodoxes, et le mènent très vite vers l’incompréhension des plus totales; de l’autre côté du miroir, au fin fond d’une ville étrange où se côtoient tueurs de chiens, femmes-hiboux, aspirantes actrices et gourous, entre autres richissimes démiurges tirant les ficelles d’une culture…
David Robert Mitchell (de l’instantanément culte IT FOLLOWS) nous revient avec l’étonnant UNDER THE SILVER LAKE : un néo-noir comique, délirant et ensoleillé, cherchant à joindre l’écart entre Thomas Pynchon (INHERENT VICE) et James Ellroy (THE BLACK DAHLIA), David Lynch (MULHOLLAND DR.) et Robert Altman (THE LONG GOODBYE), entre autres foisonnantes références aux classiques de l’âge d’or hollywoodien. Film décalé et ambitieux, touche-à-tout et bordélique, Mitchell signe ici une œuvre véritablement hors-norme, aussi excessive qu’exubérante. Un fourre-tout d’influences, offrant au cinéaste un terrain de jeu idéal au travers duquel raffiner sa mise-en-scène, expérimenter avec différents styles et tons, et aborder le pouvoir hypnotisant et total de la multitude d’images qui nous façonnent. — Ariel Esteban Cayer