Le Nid

Pierre-Luc, un comédien dans le début quarantaine, arrive dans un immense bunker. Cette occupation temporaire est en fait une expérience orchestrée par sa femme Isabelle, à laquelle il a accepté de prendre part pour tenter de sauver son couple. Au fil des jours, il devra prendre sa modeste caméra pour créer les segments d’un film thérapeutique qui devrait l’aider à mettre en lumière les éléments défaillants de son couple. Mais rapidement, Pierre-Luc perdra la tête à travers les règles préétablies de cette semaine de création obligée, et la zone entre la réalité et l’imaginaire se brouillera de plus en plus.

Pierre-Luc Brillant porte principalement le film sur ses épaules dans une performance très réaliste et personnelle (partageant même le nom de son personnage). Il nage habilement entre les émotions fortes et l’humour pince sans rire, donnant une humanité et une sympathie à cet homme brisé par la vie. Isabelle Blais (qui donne aussi son nom à son personnage) apparaît dans le film avec une intensité bouleversante, dictant les règles du jeu auquel nous assistons. L’expérience du personnage de Pierre-Luc devient la nôtre comme spectateur, et on apprend rapidement que tout peut arriver lorsque l’endroit tombe dans la pénombre. LE NID est un huis clos anxiogène dans un décor vaste et lugubre, qui jongle habilement entre les genres, tels que la comédie, l’horreur, le drame, et le thriller. Le réalisateur David Paradis offre une mise en scène originale qui garde en haleine, et dévoile au compte-goutte le bagage émotionnel de ses personnages à travers les multiples rebondissements narratifs. Le film est un concentré d’idées créatives autant dans l’histoire que dans son esthétique, et met de l’avant le jeu du duo de comédiens qui rend l’expérience surprenante et unique. - Rémi Fréchette