"A comedy that's blacker than pitch, and tethered enough to unexaggerated human behavior that it can really commit to the consequences of its characters' colossal stupidity"
Il y a une mystérieuse brume matinale sur le paysage froid de la campagne de l'état de Victoria en Australie. Deux frères sur leurs vélos, à travers la nature sauvage, font leur chemin vers la maison familiale isolée. Alors qu'ils s'habillent méticuleusement, en silence, combinaisons orange, gants, et couvre-chaussures, il est de plus en plus évident que leurs intentions sont tout sauf bonnes. Ensemble, ils ont un plan, un plan parfaitement chronométré et détaillé. Un plan de meurtre. La motivation initiale ne pourrait être plus claire, l'habituel « changement de testament ». Avec les deux frangins enfermés, les rancunes familiales font doucement surface, et le conte étrange d'homicide prend alors la pire des tournures.
Il y a une saveur subtile digne d'un roman d'Agatha Christie mélangée à l'écriture précise et hyper créative de deux autres frères du cinéma, les Coen, dans BROTHERS' NEST. Le réalisateur australien Clayton Jacobson (un des deux frères, qui le sont dans la vraie vie) apporte sur le grand écran un film inattendu et une nouvelle vision d'une histoire criminelle humoristique. Claustrophobe, sombre et dangereusement intelligent, la force de BROTHERS' NEST repose sur l'interprétation des rôles principaux ainsi que des dialogues pleins d'esprit et de verve à en mourir. Récemment présenté en première mondiale à SXSW, cette comédie, habile et lugubre à la fois, est immanquable pour les spectateurs de Fantasia. Dans toute bonne comédie noire, plus le plan est parfaitement structuré, plus il tourne mal. En effet, « rien ne se passe comme prévu » a trouvé ici un tout autre sens. Et mon dieu, on vous le dit, ce plan-là est une joyeuse et divertissante pagaille. - Célia Pouzet