Suisse
2018 97 mins V.O. allemande Sous-titres : anglais
Selection officielle
San Sebastian 2017, Fantastic Fest 2017, Seattle 2018, Rotterdam 2018, BAFICI 2018
“On a level rivaling Kafka’s THE METAMORPHOSIS”
Shannon Liao, THE VERGE“A prime example of a film which transcends genre... Mia’s story is strange, fascinating, and, at times, brutal”
Dax Ebaben, BLOODY DISGUSTINGBleu. De l’esprit nébuleux intermédiaire entre l’enfant et la mer. Bleu est la couleur de Mia (Luna Wedler), 15 ans, récemment arrivée dans une nouvelle ville qui ressemble à toutes les autres. En tentant de se détacher de l’environnement stérile créé par ses parents, elle est attirée par la meute des ados populaires, ceux qui fument, qui volent, qui dérangent. Mia a tout, pourtant elle suffoque. Vient en elle une soif étrange, un instinct irrésistible qui la pousse alors à chercher de l’air là où il n’y en a pas. Dans sa tête, le bruit turbulent de l’eau qui s’écrase contre la plage de galets. Dans sa peau torturée, l’aliénation de la nature où l’inarrêtable et terrifiante transformation corporelle entre en conflit avec le besoin de calme, d’immobilité, de mettre sur pause le souffle parfait.
Tout droit sortie de l’école, la cinéaste suisse Lisa Brühlmann signe ici un premier long métrage parfaitement maîtrisé sur l’adolescence, temps où les frontières entre fantaisie et identité disparaissent. Sa vision insolite de la dégénérescence du corps adolescent est intelligemment mêlée à un récit de conte de fées classique, rappelant des films récents comme
THE LURE et
RAW. Peignant le visage de ses personnages dans l’ombre, se nourrissant de leur rage nouvelle, Brühlmann comprend le noyau effondré de l’angoisse adolescente. L’intensité avec laquelle elle traduit la solitude et la soif de danger est troublante et merveilleuse.
BLUE MY MIND communique le doux sentiment de s’évanouir, entre la peur et le désir. C’est une ode à la transition dans une peau étrangère, à l’ouverture des sens vers des émotions crues et des mutations extraordinaires; la réalisation qu’il n’y pas en ce monde une telle chose qu’une vague difforme.
- Célia Pouzet